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18 octobre 2008

70 / DANS PEINES D'AMOUR PERDUES DE SHAKESPEARE, ON LIT...

"Oh! Est-ce possible? Moi, amoureux! Moi, le fléau de l'amour; moi le bourreau des soupirs passionnés, le critique sévère, l'homme de police de la nuit; moi, le pédant, qui tançais, avec plus d'arrogance qu'aucun mortel, cet enfant aux yeux bandés, ce pleurnicheur, cet aveugle, ce maussade enfant, ce jeune vieillard, ce nain géant, don Cupidon, ce régent des rimes amoureuses, ce seigneur des bras croisés, ce souverain consacré des soupirs et des gémissements, ce suzerain de tous les flâneurs et de tous les mécontents, ce redoutable prince des jupes, ce roi des braguettes, cet empereur absolu, ce grand général qui fait trotter tant d'huissiers!... oh! mon pauvre petit cœur! Me voir réduit à être son aide de camp, et à porter ses couleurs comme le cerceau enrubanné d'un saltimbanque! Quoi donc! Moi, amer! Moi, faire la cour! Moi, chercher une épouse!"

SHAKESPEARE, Peines perdues d'amour , Acte III, scène 1, (trad. François-Victor Hugo), Pléiade tome I, Gallimard, page 1103

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